Titre : | Stratégies de nomination des plantes cultivées dans une société tupi-guarani, les Wayãpi |
Auteurs : | Françoise Grenand, Auteur |
Type de document : | article de revue |
Editeur : | Paris : Association d'Ethnolinguistique Amérindienne, 2002 |
Collection : | Amerindia : Revue d'Ethnolinguistique Amérindienne, ISSN 0221-8852, num. 26/27 |
Format : | p. 209-247 |
Langues: | Français |
Catégories : |
[Communautés] Amérindien > Tupi-guarani > Wayãpi [Ecoplanète] 0600 - TERRITOIRES > 0604 - TOURISME ET PATRIMOINE > PROTECTION DU PATRIMOINE > PATRIMOINE CULTUREL [Ecoplanète] 1700 - SCIENCES > 1701 - SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES > SCIENCES DU LANGAGE |
Tags : | nomination |
Résumé : |
Le lexique est généralement considéré comme trop engagé dans l’événement pour être restreint, comme la phonologie, à une structure arbitraire (Guiraud, 1986 : 262). Or, le vocabulaire de la flore est de ceux qui, justement, permettent d’accéder à sa structure. D’abord parce qu’il est, d’une certaine manière, fini. On pourrait même assez facilement imaginer comme hypothèse de départ que les membres d’une communauté linguistico-culturelle soient parvenus à dresser l’inventaire floristique exhaustif de leur environnement.
Pour ce qui est du domaine de la flore domestique, on peut avancer que c’est chose faite : au moment T, nous sommes dans le domaine du fini; peu importe que la culture de certaines plantes ait été abandonnée : si le souvenir de leur nom est conservé, ce dernier fait partie du système; quant aux plantes adoptées, elles offrent le rare privilège de voir fonctionner les rouages du dit système. Il existe une seconde raison de s’intéresser aux phytonymes. Il est en effet des peuples, comme les Wayãpi, qui ont privilégié, dans la structure de leur langue, la motivation. Leurs mots, et en particulier les noms qu’ils donnent aux plantes, sont dans l’ensemble longs, soit par composition, par dérivation, par apposition, soit par amalgame des trois procédés. Or ce n’est pas toujours le cas. On pourrait citer l’exemple inverse d’une langue, le wayana, qui, d’une autre famille linguistique (karib) mais dans un environnement similaire (la forêt sempervirente de terre ferme), a au contraire privilégié une structure simple, avec des mots courts, voire très courts (Fleury, 2000). Pour ce qui est du lexique floristique wayãpi, on verra plus loin en détail que si les noms d’espèces cultivées sont pour l’essentiel immotivés, les noms de cultivars sont en revanche presque tous motivés. Et l’on s’interrogera sur cette différence structurelle. |