Titre : | Les jardins de fourmis, une association plantes-fourmis originale |
Auteurs : | Bruno Corbara, Auteur ; Alain Dejean, Auteur ; Jérôme Orivel, Auteur |
Type de document : | article scientifique |
Editeur : | Amsterdam : Elsevier, 1999 |
Collection : | L'année biologique, ISSN 0003-5017, num. 38 |
Format : | p. 73-89 |
Note générale : | Résumé en anglais et en français. |
Langues: | Français |
Catégories : |
[Ecoplanète] 0100 - ECOLOGIE/MILIEUX NATURELS > 0103 - NOMS VERNACULAIRES ANIMAUX > FOURMI [Ecoplanète] 0100 - ECOLOGIE/MILIEUX NATURELS > 0105 - FORET ET SYLVICULTURE > FORET > FORET TROPICALE |
Tags : | épiphyte ; jardin de fourmis ; relation plante-insecte |
Résumé : |
Les « jardins de fourmis » (ant-gardens) d’Amérique tropicale constituent une association plante-insecte des plus originales. Nous présentons ici une mise a jour des connaissance issue des observations récentes réalisés sur cette association sur la base de travaux effectués en Guyane française. Les fourmis qui sont à l’origine de ces jardins appartiennent à un nombre restreint d’espèces éloignées sur le plan phylogénétique, et qui présentent obligatoirement les deux caractéristiques comportementale suivantes : (I) la capacité de construire un nid arboricole riche en éléments de nature humique et (2) l’existence d’une attraction chez les ouvrières (et les reines fondatrices) envers les fruits et/au les graines de plantes épiphytes qui seront ramenées au nid et incorporées dans les parois de ce dernier. Les graines, qui y trouvent un substrat et des conditions propices à la germination, produisent un système racinaire renforçant la structure du nid.
La croissance démographique de la société de fourmis s’accompagne d’une augmentation de taille du nid qui résulte (1) d’un apport constant de matériaux divers et de graines, et (2) d’une croissance du systeme racinaire. L’augmentation de volume du jardin de fourmis accompagne la croissance de l’arbre support. Le jardin de fourmis est une association qui s’établit a l’avantage des fourmis et des épiphytes. Outre le rôle structurant de leurs racines, les épiphytes fournissent souvent, par la présence de fruits et de nectaires extra-floraux, un apport de nourriture aux fourmis habitant les jardins de fourmis. En retour, celles-ci disséminent les graines des Épiphytes et protègent ces dernières contre les éventuels défoliateurs. Des espèces différentes peuvent se rencontrer dans le même jardin. Une telle cohabitation peut résulter de phénomènes de parabiose mais, dans les jardins les plus anciens, certaines fourmis sont des hôtes secondaires qui ont exclu partiellement ou totalement les fourmis initiatrices. Un jardin de fourmis constitue un site de nidification relativement stable, et ses différentes parties pourront être occupées par de nombreux Arthropodes (y compris d’autres insectes sociaux comme des mélipones) à condition que ces derniers sachent cohabiter avec les fourmis ; un jardin de fourmis peut donc constituer un véritable micro-écosystème. Si l’on ne peut pas mettre en évidence de relation interspécifique stricte ou obligatoire entre espèces de fourmis et de plantes, seules quelques rares espèces parmi les nombreuses épiphytes néotropicales sont impliquées et un certain nombre d’affinités peuvent être soulignées Nous présentons ici en détails, les caractéristiques des jardins inities en Guyane française par l’association parabiotique Crematogaster limata parabiotica / Camponotus femoratus et par les Ponerinae Pachycondyla goeldii et Odontomachus mayi. |