Titre : | L’aluku : un créole surinamien en territoire français |
Auteurs : | Kenneth Bilby, Auteur ; Michel Launey, Traducteur |
Type de document : | article de revue |
Editeur : | Paris : Association d'Ethnolinguistique Amérindienne, 2002 |
Collection : | Amerindia : Revue d'Ethnolinguistique Amérindienne, ISSN 0221-8852, num. 26/27 |
Format : | p. 279-292 |
Langues: | Français ; Aluku |
Catégories : |
[Communautés] Bushinenge > Aluku [Ecoplanète] 1700 - SCIENCES > 1701 - SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES > SCIENCES DU LANGAGE |
Résumé : | La complexité ethnique du Surinam pose des problèmes terminologiques particuliers, non seulement aux linguistes étrangers qui étudient les langues surinamaises, mais aussi aux Surinamais eux-mêmes. Prenons par exemple le terme Djuka. Lorqu’il est utilisé par des Créoles de Paramaribo ou par d’autres habitants de la côte, il est traditionnellement appliqué aux Marrons, ou Bushinenge en général, sans prendre en compte une appartenance ethnique particulière. Ainsi, les Saramaka, les Ndjuka, les Paramaka, les Matawai, les Kwinti et les Aluku ont tous pris l’habitude d’être appelés Djuka par les gens de la côte. Compte tenu des connotations négatives de cette appellation dans la bouche des gens de la ville, il n’y a rien d’étonnant à ce que presque tous ceux qui se le voient appliquer le rejettent. Comme l’expliquait à Louis Shanks l’écrivain ndjuka (ou aukan) Evert Koanting : Djuka est un nom utilisé par les gens qui n’habitent pas l’intérieur pour insulter les descendants des esclaves marrons. Ainsi, quand ils les appellent Djuka, cela veut dire que les gens de l’intérieur sont ignorants, qu’ils sont stupides. Mais [en réalité] ils ne devraient pas les appeler Djuka, parce qu’[en réalité] ils ne sont pas des Djuka. Ils sont le peuple ndjuka. Et tous les gens de l’intérieur ne sont pas des Ndjuka. Seuls les Aukan sont des Ndjuka. Les autres peuples de l’intérieur sont les Aluku, les Paramaka, les Saramaka, les Kwinti, et les Matawai. Mais s’ils veulent vraiment donner un nom aux gens de l’intérieur, qu’ils les appellent Ndjuka, Aukan, ou l’un des autres noms mentionnés auparavant (Koanting, cité in Shanks et al. 1994 :54) |