Titre : | Reduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts : quelle contribution de la part des marchés du carbone ? : Etude Climat - la recherche en économie du changement climatique |
Auteurs : | Valentin Bellassen, Auteur ; Renaud Crassous, Auteur ; Laura Dietzsch, Auteur ; [et al.], Auteur |
Type de document : | texte imprimé |
Editeur : | Paris : Mission Climat de la Caisse des Dépôts, 2008 |
Format : | 1 vol. (44 p.) |
Langues: | Français |
Catégories : |
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Résumé : |
La déforestation tropicale est responsable de 15 à 20 % de l’ensemble des émissions humaines de gaz à effet de serre. En décembre 2007, lors de la conférence internationale de Bali, les Nations Unies ont reconnu qu’une solution viable au changement climatique devait intégrer un mécanisme visant à limiter la déforestation et la dégradation des forêts. A ce jour, les marchés du carbone constituent l’outil économique le plus communément utilisé pour réduire les émissions : les plafonds imposés aux émetteurs et la possibilité d’échange offerte entre émetteurs et détenteurs de crédits-carbone contribuent à établir un signal de prix sur le carbone et à encourager le contrôle des émissions.
Le présent rapport examine les différentes possibilités d’élargir le champ de cet outil de manière à ce qu’il contribue à réduire les émissions provoquées par la déforestation. Il présente trois options principales : un fonds financé par des taxes, l’utilisation de revenus issus de ventes aux enchères et l’émission de crédits-carbone négociables. Cette étude ne traite pas d’autres instruments sans rapport avec les paiements liés au carbone. Nous résumons en premier lieu les informations disponibles sur les causes de la déforestation et sur l’impact des pertes forestières pour le climat mondial. Contrairement à une opinion communément admise, la déforestation est davantage provoquée par les agriculteurs que par les bûcherons. Certains, principalement en Afrique, déboisent en effet les forêts afin de produire des cultures de base, tandis que d’autres, plus particulièrement en Amérique du Sud, le font pour répondre à la demande croissante de soja et de bétail. Sur la base de cette analyse, nous décrivons les différentes possibilités d’association entre les marchés du carbone et la lutte contre la déforestation. Dans le cas des crédits négociables, nous estimons que, si les marchés du carbone peuvent substantiellement accroître le montant des financements disponibles pour le développement de projets et de programmes visant à réduire la déforestation, la demande de crédits-carbone doit augmenter parallèlement pour absorber cette nouvelle source d’approvisionnement, qui représente probablement autour d’un milliard de tonnes de CO2 par an. [...] En tout état de cause, la réduction de la déforestation et le maintien d’un signal de prix fort sur les marchés du carbone sont comme deux frères siamois dans la lutte contre le changement climatique. L’association étroite de ces deux facteurs peut être source de force ou de vulnérabilité, mais les deux conditions sont essentielles pour atteindre le but ultime que constitue la stabilisation du climat. |