Titre : | Images de Guyane, entre réduction et cloisonnement |
Auteurs : | Marie-José Jolivet, Auteur |
Type de document : | article de revue |
Année de publication : | 2002 |
Format : | pp. 107-124 |
Langues: | Français |
Catégories : |
[Ecoplanète] 1700 - SCIENCES > 1701 - SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES > HISTOIRE [Ecoplanète] 1700 - SCIENCES > 1701 - SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES > SCIENCES SOCIALES > SOCIOLOGIE |
Tags : | iconographie ; histoire ; colonie ; images |
Résumé : |
Terre amérindienne entièrement bouleversée par l'arrivée des colons blancs et la traite des esclaves africains, la Guyane est depuis lors une terre d'immigration.
Aux côtés des Amérindiens eux-mêmes diversifiés, y vivent aujourd'hui: des Créoles, descendants des esclaves transplantés, et diversement métissés - par le jeu des alliances avec les colons blancs, mais aussi par l'ouverture à de nouveaux migrants, tels les Antillais venus de la Caraïbe au temps de la ruée vers l'or (1860- 1950); des Noirs marrons, descendants quant à eux des grands mouvements de marronnage qui affectèrent le Surinam voisin au XVlir siècle, jusqu'à permettre aux esclaves fugitifs de (re)construire plusieurs sociétés autonomes à l'intérieur de la forêt, et dont un groupe demanda asile aux autorités coloniales françaises dès le XIXe siècle; des Martiniquais, des Guadeloupéens et des « Métropolitains » dont la présence est liée à la commune nationalité française; des Chinois d'abord venus pour la pêche, mais qui, dès la fin du XIXe siècle, ont quadrillé de leurs petits commerces les villes et les communes rurales; des Libanais venus dans le sillage du mandat français sur leur pays; des Brésiliens, dont l'immigration a commencé avec les premiers chantiers de la base spatiale de Kourou dans les années soixante; des Haïtiens que la misère ne cesse de pousser vers ces rivages encore proches, depuis les années soixante-dix; des Hmong, originaires des montagnes du Laos et arrivés en Guyane en 1977, dans le cadre d'une migration organisée à partir des camps de Thaïlande où s'étaient préalablement réfugiés ceux qui avaient fui le pouvoir communiste; des Surinamiens, d'origine essentiellement marronne, chassés par la guerre civile qui bouleversa leur pays entre 1986 et 1992 ; des habitants de Guyana, de Saint-Domingue, d'autres pays proches de la Caraïbe et d'Amérique du Sud, sans oublier quelques Européens... Pas même vraiment exhaustive, cette énumération montre bien tout le poids de l'histoire du peuplement dont le caractère mouvementé et perpétuellement inachevé - de nos jours encore, la Guyane apparaît comme un pays « neuf » à peupler et à construire - se traduit évidemment par l'existence de représentations « imagées » très variées. Au-delà des vieilles cartes approximatives qui illustrent géographiquement la découverte des Amériques et les progrès de la colonisation européenne, au-delà des plans de ville et autres croquis plus concrets de Cayenne et des habitations environnantes, sans trop nous attarder non plus à l'iconographie concernant l'esclavage - assez pauvre pour ce qui est de la seule Guyane, et de ce fait souvent confondue avec l'iconographie relative aux Antilles ou aux pays voisins -, nous examinerons dans cet article la production d'images beaucoup plus abondante des cent cinquante dernières années. |