| Titre : | Mise en scène du politique : Le rituel epekotono chez les Kali'na de Guyane |
| Auteurs : | Gérard Collomb, Auteur |
| Type de document : | texte imprimé |
| Année de publication : | 2006 |
| Format : | 10 p. |
| Langues: | Français |
| Catégories : |
[Communautés] Amérindien > Caribe > Kali'na [Ecoplanète] 1700 - SCIENCES > 1701 - SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES > SCIENCES SOCIALES > ETHNOLOGIE |
| Tags : | rituel ; kali'na ; espace public ; politique ; deuil |
| Résumé : |
Comme les autres société amazoniennes, les Kali’na ont le sens et le goût de la « fête », dans laquelle ils voient un moment privilégié de rassemblement communautaire et l’occasion de donner libre court à une sociabilité stimulée par la consommation d’alcool. La grande cérémonie venant mettre fin au deuil d’une famille, Epekotono, représente la fête collective la plus importante à leurs yeux, qui circule entre les familles, au gré des disparitions. Attendue, annoncée plusieurs mois à l’avance, largement commentée, elle attire de nombreuses personnes venues de différents villages, seule occasion aujourd’hui de tels
rassemblements dans les villages kali’na. Epekotono se déroule au long de deux à trois journées, se prolongeant comme il est habituel tant que toute la boisson n’a pas été consommée. Mais les temps forts prennent place dans la première nuit, au cours de laquelle musique et danse accompagnent et ponctuent les différents moments : chants improvisés rythmés au hochet de danse kalawasi par les femmes qui pleurent le disparu, chants au gros tambour sanpula par les hommes, qui invitent à la danse 4 . C’est d’abord un rituel, qui participe des grands rites de passage structurant le cycle de la vie individuelle kali’na. Saisi dans cette dimension, il a pour objet d’intervenir sur les personnes endeuillées, selon un dispositif de « construction des personnes » commun à l’ensemble amazonien dont P. Henley (2001) rappelle qu’il requiert l’intervention de participants placés dans une relation d’altérité avec à la famille qui organise la cérémonie. Plus généralement, le déroulement tout entier d’Epekotono se construit autour d’une composition symbolique complexe qui renvoit tant à une lecture chamanique du monde qu’à des apports chrétiens depuis longtemps intégrés à la pensée religieuse kali’na. Mais nous voulons insister ici sur l’autre dimension de la cérémonie d’Epekotono, sa place dans la vie sociale kali’na comme un moment privilégié où se met en scène la société, où les personnes rassemblées produisent de l’identité collective et œuvrent à la formation d’un espace politique. |
