Titre : | Anophèles et paludisme sur le Haut-Oyapock (Guyanne francaise) |
Auteurs : | François-Xavier Pajot, Auteur ; Jean-François Molez, Auteur ; François Le pont, Auteur |
Type de document : | article scientifique |
Editeur : | Paris : Office de la recherche scientifique et technique outre mer (ORSTOM), 1978 |
Collection : | Cahiers de l'ORSTOM, série Entomologie médicale et Parasitologie, ISSN 0029-7224 |
Format : | p. 105-111 |
Langues: | Français |
Catégories : |
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Résumé : |
Le paludisme a été observé depuis de nombreuses années à Trois-Sauts, groupe isolé de trois villages amérindiens situés au bord du fleuve Oyapock, à l’extrémité S-E du département de la Guyane française. Bien que le nombre de cas relevés pendant la période 1967-1976 soit faible, l’hypothèse d’une transmission locale paraît cependant vraisemblable étant donné I’isolement des habitants de cette région.
5 espèces d’Anophèles ont été récoltées à Trois-Sauts au cours de deux récentes missions effectuées, l’une en 1975 et l’autre en 1976. Le fait le plus frappant est l’absence totale, dans les récoltes de 1975 comme dans celles de 1976. d’Anopheles darlingi, le principal vecteur du paludisme en Guyane française; absence probablement liée à celle de gîtes potentiels suffisamment éclairés. Des 5 espèces d’Anophèles trouvées à Trois-Sauts, Anopheles (Kerteszia) neivai paraît être la plus apte à transmettre le paludisme. Cette espèce, le plus abondant des Anophèles récoltés au cours des deux missions, pique en pleine forêt, tout au long du jour, sur les sentiers empruntés fréquemment par les Indiens Wayapi quand ils vont à la chasse ou sur leurs terrains de culture. Ces sentiers sont donc parcourus par des hommes, des femmes et des enfants de tout âge, y compris les nouveaux-nés portés par leur mère. La forêt de Trois-Sauts est abondamment pourvue en Broméliacées épiphytes dont les aisselles remplies d’eau servent au développement des stades préimaginaux d’Anopheles neivai. Le paludisme, dans cette région de forêt sud-américaine équatoriale dense et très peu anthropisée, serait donc un paludisme à Broméliacées, dû à un Kerteszia et non à Anopheles darlingi, vecteur sur la côte et dans l’intérieur, mais en forêt plus ouverte, plus dégradée. |